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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 10:49

Excellent, forcément ...

 

Deerhunter-Monomania.jpg

 

Tout mélomane convaincu applique, fût-ce de manière inconsciente, la loi de la "période grise". Celle qui veut que, au moment de sélectionner son disque du soir, le choix se portera naturellement soit sur une nouveauté que l'on souhaitera découvrir. Soit sur un classique, que l'on aura plaisir à réécouter. Entre les deux se situe ladite "période grise", composée d'albums sortis ces derniers mois ou années, qui n'ont plus l'attrait de la nouveauté, ni la saveur des classiques indémodables. Et qui immanquablement finissent par prendre la poussière.

 

Des exceptions à cette loi il en existe peu. Il faut à l'instar d'un bon vin que l'album sache vieillir, voire même révéler ses saveurs avec l'âge. Que passée la phase de séduction originelle, ses secrets révélés, il puisse encore susciter l'envie.

 

Le précédent opus de Deerhunter, "Halycyon Digest", certifié haut la main meilleur album de 2010, fait partie de ces albums qui font un sort à cette loi.

 

Autant dire que la succession s'avérait délicate ; connaissant cependant la constance dans la qualité du groupe, et son inventivité jamais prise en défaut, on n'était guère inquiet. Et on avait bien raison de ne pas l'être : "Monomania" -ô surprise !- est plus qu'à la hauteur.

 

Ce nouvel opus brouille pourtant d'entrée les pistes en s'ouvrant par les deux morceaux les plus abrasifs et ardus du disque : "Néon Junkyard" et "Leather Jacket II". Le message est clair : on n'entre pas ici par hasard ; ce disque se mérite, les moins curieux et téméraires passeront leur chemin (et tant pis pour les ventes). La démarche, d'une honnêteté intellectuelle et artistique stupéfiante, force le respect.

 

Passée cette entrée en matière que d'aucuns trouveront rebutante, on retrouve les perles que Deerhunter enfile toujours avec autant d'aisance ("the Missing", la splendide "THM" et sa ligne de guitare hypnotique, "Sleepwalking" ...). Cependant loin de se reposer sur ses acquis, le groupe continue de faire évoluer sa musique au gré de ses albums. Globalement, et même en mettant de côté les deux morceaux d'ouverture précités, les sonorités sont plus rêches, la production volontairement plus caverneuse. "Pensacola", sorte de ballade mi-country mi-garage, en est le symbole, et constitue la clé de voûte d'un album qui sait mélanger habilement les genres.

 

En definitive, sans atteindre peut-être la perfection de son prédécesseur, ce "Monomania" confirme que Deerhunter est bien l'un des groupes les plus passionnants de ces dernières années.


Note : 8/10

 



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